Devant le bar.

-Yosha !!!

Eiji avait poussé les portes battantes du bar d’un coup de pied, et était entré dans la pièce chauffée par une ridicule cheminée. Les traînes-savates de tous genres s’agglutinaient au comptoir, shinobis et anonymes, sans distinctions. L’étudiant s’approcha du bar, et frappa un coup sec du plat de la main.

-Saké ! J’ai soif !

Le patron désigna du doigt une pancarte : « alcool interdit aux mineurs »

-Mais…je bois depuis que j’ai neuf ans, allez, un beau geste patron, soyez sympa.

Le barman le regarda de haut, comme si Eiji n’était qu’un cloporte.

-Si tu veux, j’ai du lait, mais pour l’alcool repasse dans 10 ans.

Le poing du jeune homme se serra, et alors qu’il s’apprêtait à hurler, deux hommes (ou plutôt deux armoires normandes) l’attrapèrent sous les bras et le reconduisirent à la porte. Un coup de pied aux fesses plus tard, il termina sa course dans les poubelles puantes du rade. Alors que les deux hommes rentraient, il se releva péniblement et brandit son poing droit.

-Bande de nazes ! Il est pourrave ton bar de toutes façons ! J’irais voir ailleurs.

[Invitation à Kureman-kun^^]

[HRP - Kureman vient des portes de Kiri]

* Derrière l'académie....un terrain d'entrainement...il faut vite progresser...Kiri...un bandeau....une équipe. *

Tout était clair dans sa tête, chaque foulée le rapprochait de son but. La maitrise de son chakra était la clef.
Il ne pouvait pas se permettre de perdre plus de temps. Son esprit divaguait à mesure qu'il progressait à vive allure,
les yeux dans le vide. Les rues étroites étaient encore animées à cette heure matinale, et on pouvait aisément
entendre qui se disputaient leur butin.
Kureman tourna brusquement au coin de la rue, changeant totalement de trajectoire.
* Si je passes par là, je vais surement tomber sur la fille de l'épicier...hhhuuummm * - Hey!!??

En moins d'une seconde, il venait d'être projeté à terre, comme percuté par un cheval. Un petit nuage de poussière
étouffant retombait doucement autour de lui. Levant la tête, il apperçut deux hommes.....deux vrai montagnes
balançant une ombre informe vers les poubelles débordantes de détritus en tous genres.

- Faut pas vous gêner!! Qu'est ce que..??

Il vit Eiji sortir péniblement des "oubliettes" où on venait de l'abandonner, renversant avec fracas les cylindre de
métal gris remplis de sacs. Le bras rageusement tendu en l'air vers les deux colosses, il invectivait ses ennemis :

-Bande de nazes ! Il est pourrave ton bar de toutes façons ! J’irais voir ailleurs.

Le sang semblait lui être monté au visage. Crispé par une horrible grimace, les yeux injectés de sang, il lui restait
de son périple, au delà de l'odeur nauséabonde, une gros Udon sur ses cheveux décoiffés.

- Humpf,...humpf....haha...HAHAHAHAHAHA!!!!!

Le jeune garçon ne put s'empêcher de rire à gorge déployée en voyant cette scène. Il ne se moquait pas de son
camarade, mais ils étaient tous deux dans un sale état. Lui-même était recouvert de poussière. Ses cheveux,
ses sourcils, ses vêtements étaient devenu tout beige. Ses yeux irrités larmoyaient et son visage était maculé de
microscopiques traces de boue.
Maintenant assis, il faisait face à l'autre garçon laissant apparaitre, sur son épaule gauche, une petite écorchure
provoquée par sa chute. Ce n'est qu'à ce moment qu'il sembla remarquer sa présence.
Encore échauffé par sa mésaventure, il porta un regard dur dans la direction du rire.

- Oaio Eiji-kun! Un sourire éclatant parait encore son visage. Excuses-moi! Je ne sais pas ce que tu leur à fait,
mais ils nous ont mis dans un bel état!!!

Ses mains frotaient son visage, ce qui ne fit qu'étaler les taches déja présentes. Une fois debout, il fit quelques
mouvements de gymnastique pour vérifier naïvement qu'il n'avait rien de casser, et tapota énergiquement sur
ses cuisses couvertes de saletés. Puis il s'adressa à Eidji, qui semblait encore irrité : - Marchons par ici, il y a
une fontaine où on pourra se débarbouiller. Qu'est ce que tu faisait dans ce bar au fait? C'est un repaire à canailles!
Immobile, attendant une réaction, il espérait ne pas l'avoir vexé en riant.

Le regard froid de Tatsuya se posa sur les deux compères. L’un braillait comme un perdu, l’autre semblait plus calme et tentait de tempérer son ami. Ils se nettoyaient sommairement dans la fontaine, et avaient l’air de finalement bien s’amuser. La démarche du Jounin était tranquille, flottante, comme si rien ni personne ne pouvait le toucher. Il toisa les étudiants d’un air hautain et leur lança un petit sourire.

-Kureman-kun, Eiji-kun.

Ils furent étonnés qu’il les appelait par leurs prénoms, alors il se lança dans quelques explications.

-Mon nom est Tatsuya, et je dirige l’ANBU. Vous comprendrez donc que j’ai lu vos dossiers avant de vous inscrire à l’académie.

Ces deux jeunes recrues avaient attirés l’attention de l’épéiste, et les échos de leur professeur était plutôt bons, bien qu’aucun des deux ne soit un génie.

Il prit place sur un banc, face à eux, et s’assit tranquillement.

-Que connaissez-vous des 7 épéistes légendaires ?

Entièrement plongé dans la fontaine, Kureman écoutait avec amusement son camarade qui lui contait des histoires de jambes de bois et de montres marins. Se jetant une dernière gerbe d’eau sur le visage, une voix capta leur attention.

-Kureman-kun, Eiji-kun.

Cette voix qui venait de l’appeler par son prénom ne lui était pourtant pas familière. Il se tourna vers le nouveau venu et le détailla quelques instants. Il portait de simples sandales de paille et un kimono noir surmontée d’une veste blanche. Ses cheveux noirs voletaient légèrement sous l’effet de la brise qui venait de se lever. Son regard froid doublé de son sourire ambigu, laissa le jeune shinobi sceptique sur ses intentions. Il avait d’ailleurs immédiatement remarqué les deux fourreaux qui ornaient sa ceinture. Il jeta un coup d’œil à Eiji qui paraissait aussi imprévisible qu’à son habitude, mais ne semblait pas le connaître non plus.

-Mon nom est Tatsuya, et je dirige l’ANBU. Vous comprendrez donc que j’ai lu vos dossiers avant de vous inscrire à l’académie.

* L’ANBU…ils se font plutôt discret d’habitude. Pourquoi nous ?? *

Ses yeux pourtant ne pouvaient se défaire des deux épées. Ce n’est que le regard soutenu de son aîné qui l’arracha à sa contemplation.

* Alors c’est lui le fameux Tatsuya, chef de l’ANBU et fils adoptif de la famille Kaguya. Il parait qu’il est fort…..très fort….un vrai génie dit-on. Il a même participé à la dernière grande guerre. *

Alors qu’il s’installait face à eux, Kureman se teint droit et baissa la tête en signe de respect.

-Que connaissez-vous des 7 épéistes légendaires ?

A présent un peu rassuré sur ses intentions et plus détendu, il essora ses cheveux, ses lourdes boucles habituelles ayant fait place à de longs cheveux recouvrant le haut de son dos. Il enjamba le bord de la fontaine et posa son t-shirt dégoulinant autour de son cou.

- Tatsuya-sama, c’est un honneur de faire votre connaissance.

Ses yeux fixaient le regard acéré du chef de l’ANBU avec défi, mais respect en dépit de son rang. Cette rencontre l’excitait vraiment.

- J’ai lu des histoires, et de bien sombres rumeurs tournent autour des 7 épéistes légendaires, on parle même de ….. * trahison* , mais toutes sont différentes, et aucune ne concorde.

Il s’était retenu au dernier moment, ne voulant pas manquer de respect ou paraître présomptueux. Inconsciemment, ses yeux revenaient irrémédiablement vers les deux tsuba qui dépassaient maintenant de la veste blanche.

Eiji se débarbouillait le visage, en pestant toujours contre ces ploucs qui l’avaient jetés du bar. Il s’était un peu amusé à arroser Kureman, mais une présence vint gâcher ce moment de détente. La carrure du jounin n’était pas impressionnante, mais sa présence avait quelque chose de noble, de posée. L’énigmatique personnage les appela par leurs prénoms et prit place sur un banc. Kureman avait parfaitement répondu à la question, et Eiji sauta sur le dos de son partenaire avant de reprendre.

-Ouais, des traîtres ! Comme les pirates. D’ailleurs, j’en avais vu quelques uns traiter avec les pirates. Ces mecs là étaient…dangereux.

Toujours sur le dos de Kureman, Eiji sortit son peigne et recoiffa ses mèches rebelles.

-Pourquoi cette question Tatsuya-Sama ? Pourquoi apostropher de la sorte deux jeunes étudiants…je veux dire…on est que des insectes pour vous.

Par cette question, le jeune homme voulait en savoir plus sur les intentions du Kaguya. C’était flatteur qu’un homme aussi important s’intéresse à eux, mais Eiji sentait quelque chose d’autre.

Il était vrai que les derniers épéistes légendaires n’avaient pas brillés par leur loyauté au Mizukage, au grand dam de Tatsuya. Il releva la tête pour fixer les deux étudiants, et sourit lorsqu’Eiji sauta sur le dos de son camarade.

-En effet, les derniers épéistes en place ont souillés notre légende. Dans les temps anciens, les 7 épéistes renégats étaient des scélérats, des mécréants offrants leurs services aux plus fortunés. Mais il y’a quelques années de cela, j’ai prit la tête des épéistes, et j’ai décidé de former de nouveaux membres, fidèles au Mizukage.

Tatsuya prit une grande inspiration, il lui était difficile de parler de ça bien que sa gène n’était pas apparente.

-Ma tentative à échoué, j’ai formé des monstres…ils furent mes amis…et pour la sécurité du village, j’ai du les exterminer, jusqu’au dernier.

Ses yeux se perdirent dans le vague une fraction de secondes. Il ne regrettait pas de les avoir tués, mais peut-être aurait-il pu endiguer le problème bien avant.

-Bref, les épéistes ont besoin de sang neuf. C’est la raison de ma visite.

Il les détailla longuement, puis se remit à parler.

-Peut-être que vous le savez pas, mais votre senseï travaille avec l’ANBU. Il est le meilleur comportementaliste de tout Kiri. Et bien que je vous trouve très banals, il vous recommande chaudement et place de grands espoirs en vous. Il pense que vous serez la relève du village et que nous devons vous former au plus vite.

Il soupira.

-Mon bureau se trouve au quartier général des services secrets. Si vous n’avez pas peur de mourir, et si défendre le village compte plus que tout pour vous, alors une des épées légendaires pourrait bien vous reconnaître comme maître. Une fois genin, ma porte vous sera ouverte.

Il se leva, puis commença sa marche jusqu’à son bureau. Il avait encore du boulot, il dormirait probablement à même son fauteuil ce soir.

La discussion avait suivi son cours, mais les évènements prirent une tournure particulière. Les deux étudiants attentifs aux paroles de leur supérieur semblaient nager dans le brouillard.

- ….vous former au plus vite….quartier général des services secrets….si vous n’avez pas peur de mourir…

Tatsuya ne lui avait pas laissé le temps d’émerger de sa stupeur, et continua son chemin comme si rien ne s’était passé. Sortant de sa torpeur, il tendit vainement un bras en direction du banc où il se trouvait encore il y a un instant. Ses oreilles bourdonnaient et des milliers de pensées et de questions tournaient dans sa tête. Il recula d’un pas et percuta de son mollet le rebord de la fontaine. Ainsi déséquilibré par la présence d’Eidji sur ses épaules, les enfants d’écroulèrent, provocant un raz de marrée dans la pataugeoire. Il sorti sa tête, recrachant une tasse d’eau et s’adressa à Eidji avant de détaler à toutes jambes en direction de l’académie :

- Je suis prêt à tout pour défendre mon village et mon pays. Je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve, mais il va falloir devenir extrêmement fort pour le savoir. Tu viens ??

[Kureman va...]