La taverne du rat d'égoût lubrique

Revient d' ici.

La taverne était animée, ce soir là, mais l'arrivée d'une Miho proche du suicide gela brusquement l'ambiance. Les rires gras et les plaisanteries graveleuses cessèrent d'elles-même, pour faire place à un silence inquiétant. La jeune femme, les yeux rougis, chercha du regard les deux chuunins qu'elle avait ordre de torturer... un peu. Ils étaient là, affalés sur un banc, complètement bourrés. Miho les désigna, et dit d'un ton à peu près aussi sec et glacial que celui qu'Hector avait employé pour elle :

- Vous deux. Dehors. Tout de suite.

Les chuunins, un peu rallentis, mirent du temps à saisir ce qu'on venait de leur demander. L'athmosphère de la salle était passé subitement de tropical à polaire. Miho envoyait déjà deux kunai accrochés à des fils de chakra à un centimètre de chaque cou. L'effet fut immédiat, les deux chuunins se levèrent et sortirent. Une fois en dehors de la taverne, ils lancèrent à Miho un regard de pochtrons désolant. L'un d'entre eux, probablement ivre mort, lança :

- Et boah 'lors, M'o-chan, qu'est-ce qui qu'c'est qu't'arrive ? T'malade ?

Un nouveau spasme parcourut le corps de Miho, aussitôt accompagné d'un sanglot. La réponse n'allait pas tarder à venir. Quand la jeune femme leva les yeux vers les deux hommes, elle les plongea dans un autre monde, monde dans lequel elle avait absolument tous les pouvoirs. Elle s'inspira largement des méthodes de torture des seigneurs de guerre pour meubler un peu son genjutsu. Les deux chuunin furent virtuellement déchirés, découpés, trucidés, électrocutés, brûlés, noyés, écartelés. Leurs yeux furent arrachés, ainsi que leurs ongles et leurs cheveux. Ils hurlaient, car les sensations étaient bien réelles, bien que rien de ce qu'ils subissaient ici ne soit capable de les tuer. Alors que l'un d'eux se roulait par terre, les yeux révulsés, Miho stoppa le genjutsu. Pas assez violent, pas suffisant pour se calmer. Elle sortit un kunai, et murmura :

- Je te conseille d'accorder plus de respect à Hector-sama... La prochaine fois que j'entends parler de toi... je te tue.

Et, joignant le geste à la parole, elle distribua aux deux chuunins une bonne série de coups de kunai bien placés, à des endroits où ça faisait mal mais où ça n'endommagerait pas leurs capacités de combat. Et au moment où sa rage commençait à se calmer, elle réalisa que l'un d'eux était presque mort. Elle l'attrappa par le col, et lui dit :

- Tu as compris, n'est-ce pas ? Tu n'importuneras plus le boss ? Répond !

Bien entendu, l'ivrogne n'était pas en état de répondre, mais son petit camarade jura à sa place que ni l'un ni l'autre ne feraient quoi que ce soit de mal et que, par pitié, il fallait qu'elle les laisse vivre. Miho se releva, balança son kunai de toutes ses forces sur un arbre voisin, et hurla un bon coup, histoire de calmer un peu ses nerfs. Elle entra ensuite dans la taverne, et demanda au médecin du village de rafistoler les deux andouilles qui gisaient à l'extérieur.

A cet instant, Miho avait aussi envie de retourner dans le bureau d'Hector que d'embrasser un crocodile, mais l'espoir qu'il soit moins désagréable qu'avant lui donna le courage qui lui manquait pour y retourner. De toute façon, il lui fallait une pillule, et elle n'en avait plus. Miho sécha ses larmes et essuya le sang sur sa figure -tant pis pour celui qui tâchait ses vêtements. Elle reprit sa marche, titubante, vers le bureau du chef. La sensation de froid avait presque totalement disparue. Le tout était qu' Hector ne remarque pas trop l'état dans lequel était sa seconde.

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